Bleu de cobalt
Le bleu de cobalt est un pigment minéral bleu violacé, historiquement obtenu à partir de minerais de cobalt. Il correspond dans le Color Index de référence au pigment bleu 28 (Pigment Blue ou PB 28) et accessoirement au pigment bleu 72 (PB 72). Le bleu cobalt désigne ainsi une couleur caractéristique.
Bien avant les travaux du chimiste Louis Jacques Thénard, le monde des mineurs et des paysans connaissait le bleu cobalt comme un colorant marqueur persistant de surface. Les artisans du bois, charpentiers, charrons... l'utilisaient aussi incorporé sous forme de craie ou de crayon bleu cobalt. Dans ce dernier cas, le bleu cobalt se confond souvent avec le smalt.
Cobalt emprunté au XVIe siècle dans l'expression bleu cobalt vient de l'allemand Kobolt ou Kobold.
Les Kobolds sont des mauvais génies des mines. Ils sont devenus les nains facétieux du folklore germanique, accusés de dénaturer ou voler les minerais précieux ou utiles, par exemple l'or ou l'argent, le cuivre ou le plomb, le fer et l'étain. Ils lui substituent par farce un mystérieux minerai toxique nommé "de kobold" qui ne peut être fondu et ne peut donner, croyait-on autrefois, de métal. Des fusions du minerai par fusion provoquée en certains points chauds laissaient des traces bleues découvertes au XVe siècle dans les mines de Saxe et de Bohême.
Le bleu de cobalt se substitue au smalt utilisé depuis l'Antiquité sur la porcelaine (Chine) et le verre (Égypte, Perse, Grèce, Rome) et, en tant que pigment (bleu de Smalt), depuis le Moyen Age.
Le bleu vu sur de nombreux objets en verre ou en grès est du bleu de smalt. Les plus célèbres sont sans doute les vitraux de Chartres qui ont fait la renommée de la ville et de sa cathédrale, le « bleu de Chartres ». Ce « bleu roman » très lumineux, mis au point dans les années 1140 sur le chantier de la basilique Saint-Denis, est utilisé par la suite dans la cathédrale de Chartres et du Mans. Il contraste avec le bleu plus foncé des vitraux des siècles suivants qui utilisent l'oxyde de cuivre ou de manganèse, le smalt. Ayant un fondant sodique coloré au cobalt, il s'est révélé plus résistant que les rouges ou les verts de la même époque
Vincent van Gogh a écrit à son frère Theo : « Le bleu de cobalt est une couleur divine et il n'y a rien de plus beau pour installer une atmosphère ».
Le bleu de cobalt PB28 est un aluminate de cobalt.
Il fut isolé chimiquement en 1777 par Gahn et Wenzel mais synthétisé seulement en 1802 par Louis Jacques Thénard d'où le nom de bleu de Thénard et commercialisé à partir de 1804.
D'autres versions du bleu de cobalt sont :
- PB35 : bleu céruléum
- PB72 et PB74 : bleu de cobalt foncé
- PB36 : turquoise de cobalt
- D'autres noms courants du bleu de cobalt sont : Bleu de Thénard, outremer de Gahn, outremer de cobalt, bleu de Dresde, cobalt de Dresde, bleu de Saxe, bleu impérial, bleu royal, bleu rex, bleu roy, bleu saphir.
- Dans les nuanciers de couleurs pour artistes, le bleu royal ou bleu rex est souvent un bleu de cobalt (ou une imitation) mélangé à du blanc (PW4, PW6).
- Le bleu de Sèvres, fabriqué à partir d'un oxyde de cobalt incorporé dans la couverte, est une couleur caractéristique de la Manufacture de Sèvres.
- Le bleu de cobalt étant, comme tous les pigments de cobalt, un pigment cher, on le trouve parfois imité avec un mélange de bleu phtalo (PB15:0, PB15:1, PB15:3, PB15:4) et de bleu outremer (PB29).
Tout ceci pour vous dire que le bleu de cobalt mélangé à du noir ou du sépia par exemple peut aider à produire l'effet mirroir sur un vase en étain comme c'est le cas ici. Dans la sous couche il faudra plutôt utiliser du bleu outremer, puis adoucir le mélange avec du bleu de cobalt et bien sûr du blanc en faible dose.
A noter que du bleu dit imitation peut faire l'affaire mais ne remplacera jamais la beauté d'une teinte pure et de qualité.