Aquarelle de terrain
A l’occasion de notre stage de fin d’année nous nous sommes rendus dans le jardin privé de Louis FEAU ancien chef jardinier du jardin des plantes du Mans. Petit havre de verdure qui se trouve au lieu dit la Gendrie à Joué L’Abbé, particulièrement bien entretenu et mis en valeur par la plantation de jolies plantes et fleurs. Il est possible d’y louer un gîte.
Le soleil était au rendez vous et nous avons pu peindre une petite maisonnette, ancienne porcherie,
pleine de charme afin de mettre à profit les conseils de Claire Felloni.
Je me suis également essayé à dessiner et aquareller une étude de capucines. Assise sur une chaise basse, le nez presque dessus, j’ai croqué ces fleurs ravissantes, d’une couleur orangé vive.
C'est une plante aux milles vertus, médicinale mais aussi comestible, les fleurs, les feuilles jusqu'aux graines et les boutons de fleurs. Elle peut se reproduire par boutures.
La capucine a tout d'abord été introduite en France du Pérou pour l'alimentation à l'époque de Louis XIV. Elle était à l'époque connue sous le nom de "Cresson du Pérou".
De toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et de formes florales
diverses, mais avec un point commun qui explique son succès à la fin du XVIII ème siècle: la capucine peut se servir à table et fut importé comme un légume délicat. En salade légèrement poivrée
et parfumée pour les fleurs et les feuilles. En infusion pour les feuilles. En beignets légers, délicieux et croustillants pour les fleurs plongées dans une pâte. Et comme des câpres, confits
dans un vinaigre d’alcool léger, pour les fruits.
D’ailleurs quand Tropoeolum majus nous fut ramené du Chili et du Pérou vers l’Europe vers la fin du XVI siècle par des naturalistes hollandais et allemand, ce fut comme légume et condiment. Pas
pour servir de superbe cache-misère à des murs. Joseph Piton de Tournefort, naturaliste français qui traîna ses guêtres jusqu’en Arménie pour herboriser, tomba un jour amoureux d’un autre cresson
des Indes qu’il apprécia, lui, pour ses beautés décoratives. Au moment où Louis XIV en offrait les premières graines à Madame de Maintenon. Dans les dernières années du XVII ème siècle peut-être
émoustillé par des herbes plus fortes trouvées dans les contreforts du Caucase, il décida que les feuilles de la plante, grimpante ou naine, ressemblaient à la capuche des moines capucins.
Personne n’ayant contredit cette passionnante observation d’un naturaliste de grande réputation, l’espèce conserva pour l’éternité l’appellation féminisée ainsi attribuée, et est venue jusqu’à
nous sous ce nouveau nom de capucine. La plus grande de toute, Tropoelum peregrinum, n’a été découverte qu’au début du 19 éme siècle. Henri Matisse, qui les aimait toutes beaucoup, petites et
grandes, en parsema dans ses tableaux, notamment dans une célèbre peinture Les capucines avec la « danse » datée de 1912. Allusion, peut-être, à la non moins célèbre comptine : dansons la
capucine, y a plus de pain chez nous, y en a chez la voisine….
Pour une salade originale (avec de la roquette, c’est parfait), semez donc des capucines grimpantes. Elles acceptent toutes sortes de terres si vous leur offrez du soleil. Pour qu’elles fleurissent avant l’été, faites tremper les graines pendant 24 heures dans l’eau, placez les dans des godets de tourbes à l’intérieur d’une mini serre et avant la fin du mois de mai enterrez les godets et leurs plantules. Et, chaque matin, vous les verrez un peu plus grandes partir à l’assaut des grillages Pouvant atteindre trois ou quatre mètres, couvertes de fleurs oranges, rouges, saumon ou crème. Il vous faudra alors choisir entre manger ou admirer…